Enfin la retraite ! Murphy peut enfin profiter de ses vieux jours. Chien d’intervention de la police municipale de Beauvais (Oise) pendant 9 ans et demi, il était spécialisé dans la détection des stupéfiants. Son maître espère qu’il recevra la médaille de la sécurité intérieure.
Murphy continue ses exercices quotidiens. Accompagné de son maître, il gambade dans les bois de Beauvais, son flair toujours en éveil. Au moindre signal de Frédéric, brigadier-chef à la police municipale, le berger hollandais s’exécute. Mais, depuis le 1er juillet dernier, il profite d’une retraite bien méritée. “On continue le dressage et on travaille encore sur l’obéissance parce que ce sont des jeux pour Murphy et il doit conserver sa forme physique“, explique son maître, Frédéric Debas.
“Il désamorçait de nombreuses situations“
Arrivé tout petit à la brigade de Beauvais, Murphy a effectué de nombreuses missions aux côtés des policiers. Spécialisé dans l’attaque défense, il était chargé de sécuriser les interventions et assurait une présence dissuasive lors des rassemblements et manifestations. “Il désamorçait de nombreuses situations. Quand ça chauffait, on sortait le chien et la tension redescendait tout de suite. Les gens, en face, pensaient qu’on pouvait plus facilement se servir du chien que d’une arme et ils le craignaient, plus que nous d’ailleurs“, explique Frédéric, qui se souvient d’un contrôle qui aurait pu mal tourner. “Lors d’une intervention, un homme a commencé à être agressif avec nous, les policiers. J’avais laissé le coffre de la voiture ouvert et déverrouillé la cage du chien. Il n’a pas hésité à ouvrir sa cage et à foncer sur l’homme. La situation aurait pu dégénérer, mais Murphy a très vite compris qu’il devait intervenir, même sans mon signal, pour nous défendre. Il est dressé à analyser les situations.”
Murphy, spécialisé dans la recherche de stupéfiants
Formé à la recherche de stupéfiants, le flair de Murphy a permis de localiser près de 150 000 euros de produits illicites au cours de sa carrière, d’après son maître. “À deux reprises, Murphy a découvert des stupéfiants dans les bois de la prison de Beauvais. Et lors de promenades ou de perquisitions, il a fait de nombreuses prises. Tout ça mit bout à bout, Murphy a reniflé près de 150 000 euros de stupéfiants.”

Des résultats obtenus grâce à l’entraînement régulier de Murphy et à la confiance entre le chien et son maître “Pour la recherche de stupéfiant, on travaillait régulièrement avec son jouet préféré, une petite balle. S’il trouvait de la matière, il était récompensé avec son jouet. Et il voulait me faire plaisir. C’était un excellent chien policier“, souligne Frédéric.
Acquis par la ville de Beauvais lorsqu’il était chiot, Murphy fait partie d’une lignée de chiens de travail. “Dans sa génétique, il a déjà des prédispositions. Mais, dès ses trois mois, je l’ai habitué au travail à la brigade, avec les collègues, dans la voiture. On a très vite développé une confiance mutuelle.” Une confiance qui s’est construite au travail et à la maison. Comme tous les chiens policiers, Murphy vit avec son maître. “Pour moi, c’est un collègue et un ami. On est ensemble constamment. Un lien très fort, indestructible, s’est créé entre nous“, confie Frédéric, avec émotion.
Un collègue attachant
Loin des interventions et des contrôles, Murphy est un chien très sociable. Dès qu’une main est tendue vers lui, il en profite pour se faire caresser et en redemande. “Il a été dressé pour faire la différence entre le bien et le mal. Quand la situation est calme, il est détendu et pendant ses heures de repos, il est très câlin“, souligne Frédéric. Ce caractère a permis au binôme de participer à des séances de cynothérapie au centre communal d’action sociale du quartier Argentine auprès d’enfants.
En 2022, Murphy a été décoré de la médaille de la ville. Une première pour un chien. Aujourd’hui, son maître aimerait qu’il reçoive aussi la médaille nationale de la sécurité intérieure pour l’ensemble de sa carrière. Une demande soutenue par les agents de la brigade.
“Il était complètement intégré à la patrouille“
Lorsqu’il revient au poste de police, Murphy est très entouré. Ses anciens collègues se précipitent pour le caresser. Plus qu’une mascotte, Murphy est considéré comme un policier à quatre pattes, qui “apporte la sérénité lors des patrouilles“. “Avec lui, entre nous, il y a toujours de la bonne humeur. On joue avec lui. Il était complètement intégré à la patrouille. C’est un pote, un collègue“, témoigne David, brigadier-chef. Pour lui, Cette récompense serait pleinement méritée. “Il nous a permis de travailler plus facilement. Il a eu une carrière exemplaire. Ce qui manque à notre corporation, c’est que les chiens soient reconnus comme agents à part entière“, insiste-t-il. Un statut délivré aux chiens de travail de la police nationale, de la gendarmerie et des sapeurs-pompiers, mais rarement à ceux de la police municipale.
En attendant sa médaille, Murphy est retourné à la vie civile. Il continuera à vivre avec son maître Frédéric, qui l’a adopté cet été. “La ville m’a cédé Murphy qui est désormais mon chien. Il a donné 9 ans et demi de sa vie à la police. Je ne pouvais pas le laisser partir et lui n’aurait pas supporté.”

Murphy doit désormais partager son maître avec Tornade, une jeune berger malinois de 2 ans et demi, la remplaçante de Murphy à la brigade.
Avec Marie Roussel / FTV

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