« Il continuera à vivre dans le cœur des Gaudois » : Emmanuel Roubaud, patron de La Guinguette gaudoise, n’est plus

Le patron de ce restaurant célèbre pour ses spécialités méditerranéennes, est décédé brutalement. La disparition de cet homme bienveillant et apprécié de tous a créé une onde de choc à La Gaude.
Personne ne veut y croire. Et pourtant… Emmanuel Roubaud, patron de l’emblématique Guinguette gaudoise, « Manu de la Guinguette », est décédé. Brutalement. Victime d’un accident malheureux, mardi 4 novembre 2025 en fin d’après-midi, à Tourrettes-sur-Loup. Il avait 45 ans.
La disparition soudaine de ce personnage, aimé de tous pour son caractère solaire et bienveillant, a été ressentie comme une onde de choc dans la commune de La Gaude, où prospère depuis des décennies, le célèbre restaurant, couru des nombreux amateurs de spécialités méditerranéennes. Le maire, Bruno Bettati, joint au téléphone, est dévasté : « J’ai perdu mon petit frère », hoquette le premier magistrat entre deux sanglots.
Un cabanon devenu institution
Un petit frère. Un ami. Rayonnant. Bienveillant. Gentil. Diffusant son énergie enveloppante et positive dans la salle de la Guinguette, dont il s’occupait avec passion. La Guinguette… Une affaire de famille, qui est d’abord, en 1968, un cabanon modeste Chez Tonin. On y joue aux boules et on y engloutit des pans bagnats.
Puis, la famille Roubaud débarque et prend les commandes du lieu à la fin des années 60. Les deux filles des patrons, Colette et Solange, des jumelles, reprennent le flambeau, soutenues par leur mari respectif, Michel et Henri.
Dans les années 70, le quatuor soudé, remplace le cabanon par La Guinguette gaudoise, dont la carte s’étoffe. Raviolis, gnocchis, tripes, beignets de fleurs de courgettes, daube… composent une cuisine familiale et généreuse, à la bonne franquette, dont se régalent les ouvriers comme les clients plus huppés. Venus de toute la Côte d’Azur. L’endroit devient un nid à banquets pour les mariages, les communions, les anniversaires, les réveillons.

Une famille, un clan
Le fils de Solange et d’Henri, Manu, tombé dans la marmite aux mille saveurs, s’épanouit au cœur de la boucle culinaire de ce clan d’autant plus soudé par cette filiation gémellaire. Manu, le phare lumineux de la salle rustique couronnée de poutres en bois massif, de la tonnelle fleurie tellement agréable les soirs d’été. « Il aimait tout le monde, sa famille par-dessus tout et son métier, il détestait les conflits, qui le rendaient profondément malheureux, c’était un véritable rassembleur », murmure Bruno Bettati.
Aujourd’hui, les raviolis semblent bien fades et le restaurant a baissé provisoirement son rideau. Toute la famille pleure Manu. Sa mère, sa tante, son oncle, son épouse Laetitia, ses 3 filles, Emma, Ambre et Jade, elles aussi jumelles, sa nièce Anaïs. Sa sœur aînée aussi, Sandra, qui tenait une place prépondérante dans la vie du restaurateur : « Il l’appelait tous les jours pour voir comment elle allait. » C’était Manu. Bon et chaleureux, comme les plats qu’il servait avec amour aux clients. « Il continuera à vivre dans le cœur des Gaudois… »
