« Le corps ne porte pas de trace de violence » : ce que l’on sait sur le décès de Nadège, découverte sans vie près des voies ferrées à Carnoules

Deux jours après sa disparition près de la gare de Pignans, le corps sans vie de Nadège Klopcic a été retrouvé par les gendarmes, à proximité des voies ferrées à Carnoules. La Seynoise de 46 ans a été découverte grâce à un drone du groupement de gendarmerie du Var, mardi, vers 17 heures.

La photo de cette Varoise de 46 ans, aux cheveux blonds mi-longs, n’a cessé d’être partagée et relayée

« Le médecin-légiste qui s’est rendu sur place a conclu à une cause accidentelle », précisait dans la soirée le procureur-adjoint, Guy Bouchet, contacté par Var-Matin. « Si le corps a été découvert près de la voie ferrée, il n’a pas été constaté de polytraumatismela personne n’a donc pas été percutée par un train. » En outre, « le corps ne porte pas de trace de violence ». L’enquête est donc désormais ouverte pour « recherche des causes de la mort ».

Une autopsie aura lieu dans les prochains jours à Nice pour apporter des réponses sur les circonstances de ce décès.

L’espoir de mise toute la journée

Plus tôt dans la journée, l’espoir restait pourtant de mise. Malgré l’inquiétude, à 10 h 30, mardi, des dizaines de personnes se rassemblaient devant la gare de Pignans. Tous n’avaient qu’un objectif en tête : retrouver Nadège Klopcic, vue pour la dernière fois dimanche 9 novembre, en fin d’après-midi.

« Nous sommes là dans l’espoir de la retrouver plus de 24 heures après sa disparition. Nous nous devons d’agir », déclarait Nathalie Gomez, amie de la quadragénaire. « Dès que j’ai appris qu’elle était introuvable, j’ai tout de suite multiplié les appels à témoins, les partages et les publications sur les réseaux sociaux pour retrouver sa trace, expliquait-elle. Nous sommes proches, Nadège est la marraine de ma fille. »

Une soixantaine de personnes présentes pour une battue

La Toulonnaise multipliait les publications et les partages sur les groupes varois du réseau social Facebook : « J’ai fait une story (publication éphémère, Ndlr) ce matin. Elle a plus de 3 000 vues. J’ai des centaines de messages de gens qui veulent aider. »

À ses côtés, son conjoint Christophe Grimaud. « J’ai travaillé pendant dix ans avec Nadège, à Auchan. Ça fait du bien de voir qu’il reste un peu d’humanité dans ce monde », soulignait-il, en regardant la soixantaine de personnes – des proches, mais aussi des anonymes – présente, devant la gare de Pignans.

Chaque recoin était inspecté par les bénévoles, à proximité de la voie ferrée à Carnoules. Photos j. p.

À côté du couple, Stéfan avait les yeux embués par la tristesse et la peur. Il est l’ex-époux de Nadège, avec laquelle il a eu deux enfants, des jumeaux. Aujourd’hui âgée de 22 ans. La fille, Candice, se tenait près de son père. Son frère vit, quant à lui, à Montpellier.

« J’ai été informé par les gendarmes par téléphone à 1 h 37 du matin, dans la nuit de dimanche à lundi. J’ai appelé sa sœur, mon ex-beau-frère, les amis de Nadège. Mais personne ne savait où elle se trouvait », racontait-il, la gorge nouée par l’émotion.

Stéfan restait réaliste : « Cela fait deux nuits qu’elle a disparu. Il fait très froid et elle n’était pas habillée chaudement dimanche, à ce qu’on m’a dit. Je ne suis pas très optimiste. »

La battue déplacée à la gare de Carnoules

Au loin, une voiture de gendarmerie était stationnée. Nathalie Gomez partait à la rencontre des militaires. Au bout de quelques minutes, elle revenait auprès des volontaires.

« Nous n’allons pas faire la battue ici, mais autour de la gare de Carnoules et le long des voies ferrées, annonçait-elle. Les gendarmes m’ont indiqué qu’ils ont déployé un drone sur la zone et que si nous faisions des recherches à cet endroit, cela empêcherait l’appareil de détecter quoi que ce soit. »

Aussitôt dit, toutes les personnes présentes remontaient en voiture et faisaient route vers la commune voisine.

Un dernier bornage téléphonique dans ce secteur

Une fois arrivée à la gare, Nathalie Gomez faisait le point avec les forces vives. Pour orienter au mieux les recherches, elle avait glané au préalable quelques informations.

« Le téléphone de Nadège a borné pour la dernière fois sur la commune de Carnoules, près des voies ferrées », rapportait-elle. « Son téléphone ne s’est plus allumé depuis le lundi 10 novembre à 15 h 06 », ajoutait Faouzia Thouimer, la meilleure amie de Nadège.

Trois groupes se formaient. L’un d’eux longeait les rails SNCF, chemin des Bas-Grafeaux. Chaque recoin était inspecté, chaque doute levé.

« L’un des groupes a retrouvé une écharpe, soufflait Nathalie Gomez. Je leur ai dit de ne toucher à rien et d’appeler le 17. »

Le long du chemin de fer, le bruit d’un train arrivant à toute vitesse se faisait sentir. Puis un coup de klaxon assourdissant. Parmi les volontaires, certains n’hésitaient pas à braver le danger en inspectant directement les rails.

Vers 13 heures, les groupes se retrouvaient à nouveau devant la gare de Carnoules pour faire le point, après plusieurs heures de recherches sans résultat. Nadège était toujours introuvable.

Une disparition aux circonstances troubles

Mardi matin, les circonstances de sa disparition étaient encore sur toutes les lèvres. Sa meilleure amie, Faouzia Thouimer, présente pour la battue, avait donné l’alerte dès le dimanche après-midi.

Ce jour-là, Nadège, son compagnon et le fils âgé de 8 ans de celui-ci déjeunaient chez des amis.

« Sur la route du retour vers leur domicile à La Seyne, ils ont eu un éclatement de pneu. La jante était déformée. Ils ont appelé un dépanneur. Celui-ci a embarqué la voiture, racontait Faouzia Thouimer, les larmes aux yeux. Nadège m’a appelée trois fois pour que je vienne la récupérer, sachant que son compagnon et son fils devaient prendre le train pour rentrer. »

Un dernier appel particulièrement étrange

C’était à 17 h 08. La quadragénaire s’était alors mise en route avec son mari pour aller chercher Nadège, « sur la route départementale 97 à Pignans, tout près de la gare. Nous habitons Six-Fours, à 20 minutes de route ».

Mais une fois sur place, Faouzia Thouimer ne trouvait pas Nadège. Elle était nulle part.

« Je l’ai appelée plusieurs fois sans réponse. Puis à 17 h 54, elle m’a appelée. Elle m’a dit : “C’est bon. C’est bon. Ne t’inquiète pas. On prend le train avec Fabrice et le petit.” Elle a très vite raccroché, racontait-elle. J’ai alors appelé Fabrice. Mais il ne comprenait pas, car Nadège n’était pas avec lui. »

Faouzia Thouimer commence alors à s’inquiéter sérieusement pour son amie : « Je l’ai rappelée des dizaines de fois, en vain. Je lui ai envoyé plein de messages restés sans réponse. »

À l’issue de la journée, les proches de Nadège se préparaient à participer à une nouvelle battue ce mercredi matin à 10 heures.

Entre-temps, les gendarmes ont découvert et identifié le corps sans vie de leur amie, ex-femme, et mère…