Sylvain, 32 ans, a été tué vendredi soir à Grasse, renversé par un conducteur en fuite, à proximité de son domicile. Son frère Kévin, bouleversé, rend hommage à son grand frère et appelle à davantage de sécurité routière pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise.

Un accident insoutenable, vendredi soir, aux alentours de 19 h 30 sur le chemin Sainte-Marguerite, à Grasse. Sylvain, un jeune homme autiste de 32 ans, a été percuté par un chauffard, qui a ensuite pris la fuite, à hauteur du deuxième passage piéton de l’artère, à proximité immédiate du collège des Jasmins.
« Percuté sur 20 mètres », rapporte son frère, Kévin, Sylvain n’a pu être réanimé malgré un massage cardiaque de 30 minutes prodigué par les secours.
Le conducteur, dont la voiture a pu être retrouvée quelques heures après le drame – grâce à un méticuleux travail des enquêteurs qui ont d’abord pu identifier la plaque d’immatriculation, puis la voiture et son propriétaire -, s’est rendu au commissariat de Grasse dans la journée de samedi.
« Il a été renversé sur le passage piéton, à 200 mètres de notre domicile »

Quelques heures après cet indicible drame, Kévin, le frère de Sylvain, a accepté de lui rendre hommage. Dévasté mais animé d’un courage bouleversant. « Sylvain, mon frère, était un jeune homme très gentil, souriant, joyeux. Il aimait le dessin, la randonnée, la nature et la vie en général », confie-t-il, la gorge nouée. Il était l’aîné de notre fratrie, avec Charlotte (29 ans) et moi (23 ans). En ne le voyant pas arriver à la maison, notre papa s’est rendu au commissariat. Là, les policiers lui ont appris ce qu’il s’était passé. C’est terrible. On ne s’en remet pas. Sylvain a toujours été bienveillant, avec nous comme avec toutes les personnes qu’il rencontrait. »
Un grand frère aimant et aimé qui travaillait depuis ses 18 ans dans un Esat (Établissement et service d’accompagnement par le travail) à Nice puis à Vence sous le statut de travailleur handicapé. « Sylvain était très autonome, poursuit Kévin. Tous les vendredis, il rentrait à la maison puis repartait le dimanche soir pour la semaine. Il faisait toujours très attention. Il a été renversé sur le passage piéton, à seulement 200 mètres de notre domicile. C’est terrible. »
Comme son frère et sa sœur, Sylvain connaissait parfaitement cette route. « Nous étions scolarisés au collège des Jasmins, rembobine Kévin. Nous savons parfaitement qu’il faut faire attention parce que, sur cette route, les voitures roulent beaucoup trop vite… »
« Cela ne doit plus arriver »

Malgré la douleur, le jeune homme veut désormais se battre pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise. « Je veux absolument que les choses changent. Personne ne respecte la limitation à 50 km/h. Il faut sensibiliser les conducteurs, surtout dans les zones urbaines à la tombée de la nuit. Il faut que ça s’arrête. »
Pour la famille de Sylvain, cette tragédie vient raviver une blessure ancienne : la perte de leur maman, survenue il y a quelques années. « Cela peut arriver à n’importe qui, n’importe quand, n’importe où… Et mon frère, pourtant si prudent, en a été victime. Cela ne doit plus arriver. »
Ce dimanche, le conducteur, dont le profil n’a pas été dévoilé mais qui ne serait pas une jeune personne, était toujours en garde à vue. Les résultats des analyses toxicologiques restaient en attente.